Vase de Soissons
Un incontournable de l’histoire de France
Où Clovis, voulant rendre à l’évêque ce qui était à l’évêque, fut dans l’impossibilité de le faire dans de bonnes conditions, et appliqua, au nom du vase, la loi du talion.
Clovis 1er et le vase de Soissons
Crédits : BNF, Wiki commons
Le récit par Grégoire de Tours, (Histoire des Francs, VIe siècle)
« En ce temps, beaucoup d’églises furent pillées par l’armée de Clovis parce qu’il était encore enfoncé dans l’erreur (1). C’est ainsi que ses troupes avaient enlevé d’une église un vase d’une beauté merveilleuse. L’évêque de cette ville envoya un messager au roi Clovis pour lui demander de le lui rendre. Le roi dit au messager : « Suis-nous jusqu’à Soissons, et j’exécuterai ce que l’évêque demande. »
Arrivant à Soissons où toute la masse du butin avait été placée, le roi dit : « Je vous prie, très valeureux guerriers, de ne pas vous opposer à ce que me soit donné hors part ce vase. »
(...) Or un homme jaloux, ayant levé sa hache, frappa le vase en criant : « Tu n’auras rien ici que ce que le sort t’attribuera vraiment. »
Une année plus tard, Clovis fit défiler son armée pour inspecter la propreté des armes. Il s’approcha du briseur de vase et lui dit : « Personne n’a apporté des armes aussi mal tenues que les tiennes » ; et saisissant la hache de l’homme, il la jeta à terre. Tandis que celui-ci s’était incliné pour la ramasser, le roi lui envoya alors sa propre hache dans la tête en disant : « C’est ainsi que tu as fait à Soissons avec le vase de Soissons. »
Vase de Soissons, « Ainsi as-tu fait au vase de Soissons »
Crédits : Wiki commons
1 : « dans l’erreur » signifie que Clovis n’était pas encore converti au christianisme.