Usine textile d’Ailly-sur-Somme
Filature de lin de 1841
La première filature de lin fonctionne de 1841 à 1871. Elle est progressivement transformée en filature et tissage de jute avant que toute activité ne cesse en 1983.
Usine textile d’Ailly-sur-Somme - Atelier de fabrication et cantine
Crédits : Ministère de la Culture/Région Picardie/ B.Dufournier,1988
La filature de lin est attestée à Ailly-sur-Somme de 1841 à 1871. Elle comptait 495 ouvriers en 1871, dont 102 de moins de 16 ans et 33 de moins de 12 ans. L’usine fut ensuite progressivement transformée en filature et tissage de jute par la société Carmichael Frères et Cie.
Elle est agrandie dans le 4e quart du XIXe siècle et la 1re moitié du XXe siècle, et dotée de logements d’ouvriers dont les tranches sont datées 1872, 1873, 1876, 1883, 1890, 1892, 1896. Elle employait 500 ouvriers en 1983 lorsque l’activité a cessé.
Usine textile d’Ailly sur Somme - Vue aérienne
Crédits : CRDP d'Amiens
Cette vue des anciennes usines Carmichael à l’entrée d’Ailly-Sur-Somme reflète bien le désastre qui a touché les communes rurales de la vallée de la Somme ou de la Nièvre (Saint-Frères) quand la crise a frappé l’industrie textile au début des années 70. Le développement de la mono-industrie tourne à la catastrophe, lorsque celle-ci s’arrête. L’ensemble de la petite ville vivait Carmichael, respirait Carmichael et, peut-être pensait Carmichael : maternité, crèche, écoles d’usines, coopératives, logements, travail... tout est fourni par les familles Carmichael ou Saint-Frères, paternalistes conservateurs-chrétiens, dignes représentants du patronat du XIXe siècle, mais sans utopisme : chaque maison reflète le niveau social de chacun.