Fêtes traditionnelles
Brandons, Mais et Arbre à loques
Les Picards ont hérité du moyen-âge des coutumes de célébration des arbres, souvent très festives, dont certaines sont encore vivaces.
La fête des Brandons
Une tradition païenne appelée « Bois-Hourdy », c’est-à-dire bois brûlé, s’est développée en Picardie sous le nom de « Béhourdis ». Le premier dimanche de carême, les jeunes gens dansaient dans les jardins ou vergers, en passant sur les troncs des arbres fruitiers des brandons (torches enflammées). Il s’agissait de s’assurer de bonnes récoltes, mais c’était aussi l’occasion de réjouissances et fêtes nocturnes. Cette tradition a disparu dans le courant du XIXe siècle dans la plupart des villages mais reste très vivante à Chambly, dans l ’Oise, où le soir du Mardi gras on brûle un chêne sur la Place de l’Hôtel de Ville, non sans qu’une jeune fille, élue « déesse », n’ait préalablement tournée autour de l’arbre au son des tambours.
Le spectacle est exceptionnel :
le feu monte ainsi jusqu’à 35 mètres au milieu de la ville, qui a fêté en 2008 son 760e Bois-Hourdy.
Les Mais
Aubépine - Aubépine
Crédits : "Les fleurs animées"
Dans la nuit du 30 avril au 1er mai, les garçons allaient installer aux portes, fenêtres ou toits des maisons des jeunes filles à marier, des branchages pour signifier leurs sentiments. Le sens du message était donné par l’essence du bois choisi (variable cependant d’un village à l’autre) ; en voici quelques exemples parmi les plus courants :
- Epeinne (aubépine) : J’tainme (je t’aime)
- Lilac (lilas rose) : Je te laisse là
- Séhu (sureau) : Tu pues
- Gueudjer (noyer) : Fille à coucher
- Ormieu (ormeau) : Ch’est einne pieue (c’est une peau)
L’arbre à loques
Arbre à loques - Arbre à loques
Crédits : Matière de Picardie
A Sénarpont, dans le Vimeu, se pratique le culte de Saint Claude qui s’adressait primitivement à un orme. La statue du Saint avait été placée sur un autre orme. Sur ses branches et les buissons voisins étaient suspendus des vêtements, langes, chaussons, chaussettes, vestes appartenant à des malades dont on souhaitait ainsi la guérison. Le lieu où toutes ces « loques » étaient accrochées avait été baptisé l’friperie d’Saint-Gleude .
L’orme, malade, a malheureusement été incendié. On trouve encore sur sa souche calcinée, des loques appelant la protection de Saint Claude ou de quelque divinité de l’arbre.