Commerces et services en milieu rural
Disparition et renouveau
Exode rural, motorisation des habitants des campagnes, proximité des grandes surfaces, tous ces facteurs ont accéléré la disparition des commerces de proximité en milieu rural. Mais des efforts sont faits par les gros bourgs pour maintenir services et activités culturelles qui drainent les populations voisines.
Commerces à Flesselles - Commerces à Flesselles
Crédits : CRDP d'Amiens
Flesselles (Somme)
Flesselles est une commune rurale du canton de Villers-Bocage.
À proximité de la capitale régionale, les habitants de ce bourg étaient connus au XIXe siècle pour effectuer fréquemment le trajet vers la ville et ses marchés. Les blatiers faisaient ainsi le transport des grains, les artisans celui de lattes de bois dispensables à la construction des maisons picardes.
La commune a connu depuis les années 1960 une évolution démographique originale dans le département. Du fait de l’aménagement d’une zone industrielle à quelques kilomètres, Flesselles connaît un phénomène de périurbanisation, qui met fin à une déprise entamée en 1851.
La population est passée de 653 habitants en 1962 à 2066 en 2010. Passant le seuil des 2000 habitants, de commune rurale, elle devient urbaine, mais aussi commune dortoir. La route départementale D933 est chargée d’automobilistes effectuant un mouvement pendulaire vers Amiens et la zone industrielle.
Les commerces cherchent à se maintenir en affichant leurs publicités le long de cette route.
La fermeture de la boulangerie à Gandelu (Aisne)
Boulangerie de Gandelu - Boulangerie de Gandelu
Crédits : CRDP d'Amiens
Avec 675 habitants recensés en 2009, la commune de Gandelu, a vu sa population doubler depuis une génération. Ce qui n’empêche pas la fermeture de sa boulangerie au mois de juillet 2011.
L’événement plonge dans l’embarras ses habitants et ceux des communes voisines dont les boulangeries ferment également.
La mise en place d’un dépôt de pain à Gandelu, par le dernier commerçant du secteur, le propriétaire de l’hôtel-café de la Croix des Marais, ne satisfait personne.
Le maire met alors un local à la disposition d’un boulanger venu du département voisin de Seine-et-Marne.
Aujourd’hui, à la Maison pour tous de Gandelu, un bénévole vend quotidiennement 40 à 80 baguettes, le maire lui-même se déplaçant en cas de besoin d’une quantité supplémentaire.
Ceux qui souffrent le plus de la déprise du commerce local sont les plus vulnérables, soit par leur manque de mobilité, soient par leur âge et leur dépendance. Les autres se fournissent sur le trajet quotidien qui les mène à leur lieu de travail.
Avec 33.000 points de vente en France, la boulangerie artisanale est le petit commerce qui résiste le mieux à la grande distribution. Mais la consommation de pain diminue, la disparition de l’activité de boulangerie ne dérangera peut-être plus personne...
L’épicerie de Revelles, un archaïsme économique ?
Epicerie de Revelles - L'épicerie de Revelles
Crédits : CRDP d'Amiens
Les épiciers, boulangers, bouchers, etc. exercent, aux cotés des artisans, des activités historiques liées à la vie au village.
Ces commerces de proximité sont en perte de vitesse, au profit des plus grandes surfaces.
Un renouveau rural concerne les campagnes périurbaines. Mais les habitudes de consommation, motorisées, ont changé. Les consommateurs préfèrent le large choix et les bas prix affichés par la grande distribution. L’épicerie a dû évoluer au cours de ces années pour survivre, se transformant parfois au village en supérette. L’épicerie de Revelles, village de 544 habitants à l’ouest d’Amiens, semble un archaïsme économique.
Saint-Ouen : une ancienne charcuterie transformée en habitation
Charcuterie transformée en habitation à Sain-Ouen - Charcuterie transformée en habitation à Sain-Ouen
Crédits : CRDP d'Amiens
Dans certains villages, les commerces délaissés sont transformés en habitation. Suite à l’effondrement de l’industrie textile, puissante à Saint-Ouen, et à la concurrrence des centres commerciaux des villes voisines, le charcutier a fermé son commerce et transformé sa vitrine en lieu d’exposition d’animaux naturalisés !
Déprise humaine dans le Saint-Quentinois
Café abandonné dans le Saint-Quentinois - Café abandonné dans le Saint-Quentinois
Crédits : CRDP d'Amiens
Les anciens commerces abandonnés ne sont pas rares en milieu rural. Les enseignes témoignent encore de leurs anciennes fonctions : café-bar, auto-école, etc.
La halte épicerie de Tricot
Halte épicerie de Tricot - la halte épicerie de Tricot
Crédits : CRDP d'Amiens
L’habitat est constitué de maisons modestes, souvent sans étage, construites en briques, alignées le long de la route. La rangée à droite de la chaussée en est séparée par un espace enherbé, dernier vestige de l’ancienne ruralité.
Une modeste « halte-épicerie » permet le ravitaillement en produits d’usage courant.
Le maintien des services en milieu rural
Bureau de poste à Molliens-Dreuil - La Poste à Molliens
Crédits : CRDP d'Amiens
Molliens-Dreuil, 900 habitants, est un bourg rural, chef-lieu de canton, qui assure par ses commerçants, artisans, médecins, infirmières, kinésithérapeutes, dentistes, gendarmes, huissier, etc. les services de la vie quotidienne aux populations des campagnes voisines.
Seule, La Poste, dans des locaux rénovés, fournit un service financier.
Elle reste souvent la dernière présence de l’administration et contribue à lutter contre la dévitalisation des campagnes éloignées des grandes villes.
Le cinéma de Saint-Just en Chaussée
Cinéma de Saint-Just-en-Chaussée - Le Cinéma de Saint-Just-en-Chaussée
Crédits : CRDP d'Amiens
Ce chef-lieu de canton de 4000 habitants, situé en plein plateau picard, a fait l’effort de restaurer le cinéma, que complète une antenne parabolique permettant de recevoir des images transmises par satellites. Ce lieu de distraction et de culture bénéficie à population du bourg et des villages avoisinants.